mercredi 9 septembre 2009

Quand Saddam hussein planquait son magot chez le président Ben Ali ... qui ne veut rien rendre à l'IRak

L’affaire n’est pas encore publique. Mais elle pourrait bien, dans les jours et les semaines qui viennent, devenir une affaire d’Etat et faire les choux gras de la presse arabe et internationale en général.
Vous souvenez-vous, en effet, de la Guerre du Golfe, la première de 1990-91, au cours de laquelle une grande coalition s’est formée pour s’opposer à l’annexion par Saddam Husseïn du Koweit ? Contre toute attente, la position officielle de la Tunisie de Ben Ali a été de soutenir Saddam, faisant table rase de tout ce que les Koweitiens avaient apporté à la Tunisie , notamment en investissements touristiques.

Une carte de « Noufi » ou de « Poker » perdant

A l’époque, Ben Ali était subjugué par la personnalité de Saddam Husseïn après la visite qu’il avait effectuée à Bagdad en mai 1990. A ses confidents, dont son conseiller et médecin le général Mohamed Gueddiche, qui lui firent remarquer quelques mois plus tard son erreur stratégique, il répondit par une boutade devenue célèbre dans les milieux informés : « Et alors, c’était une carte à jouer, noufi ou qara’a. Le sort a voulu qu’on perde à ce jeu de hasard, à cette sorte de poker tunisien ». Voilà à quoi en sont toujours réduites, la stratégie, la diplomatie, les relations internationales sous Ben Ali. Un jeu de hasard !
C’est alors qu’à la veille du déclenchement de la guerre, Saddam prit confiance en Ben Ali et lui proposa de mettre à l’abri des bombardements de la coalition trois avions de type Boeing 747. Ces derniers furent immobilisés à l’aéroport de Tozeur, dans le sud-ouest tunisien.

Les Boeings étaient bourrés d’or et de dollars

La guerre terminée, Saddam voulut récupérer ses avions, mais Ben Ali fit la sourde oreille. Tout le monde crut à l’époque que le dictateur tunisien refusait de rétrocéder les engins à cause de sa promesse faite aux Américains de ne plus commettre la même erreur de soutien à l’Irak. Et pour cause : Kamel Eltaïef, qui était encore une sorte de “Président-bis” en 1991, s’était lui-même porté garant à l’ambassadeur américain M. Pelletreau de la future attitude officielle tunisienne.
Ce qui a fait que même lorsque l’Algérie a voulu proposer un marché à Ben Ali consistant à utiliser elle-même ces avions pour leur éviter la rouille et envoyer des médicaments en Irak sous embargo grâce à leur location, le président tunisien a encore refusé net.
En réalité, il apparaît aujourd’hui que ces avions étaient arrivés à Tunis, en 1990, bourrés de dollars et de lingots d’or que Saddam voulait aussi mettre à l’abri chez « son ami » Ben Ali.
Le gouvernement irakien est aujourd’hui au fait de ce qui s’est passé à l’époque et réclame à Ben Ali ce trésor. Lequel Ben Ali ne semble guère vouloir restituer à l’Irak ce qui lui appartient.
Cette affaire à suivre lève une fois de plus le voile sur la personnalité du chef de l’Etat tunisien, d’autant que ce n’est pas la première fois que Ben Ali met la main sur les biens d’autrui. En 1986 ou 87, l’homme d’affaires et milliardaire libyen Ali Zarrouk s’est fait confisquer son yacht par la douane tunisienne pour des motifs relevant de la fiscalité. Devenu Président, Ben Ali se l’est accaparé, l’a envoyé en Espagne pour lui faire refaire une beauté puis l’a mis à sa disposition. On ne se refait pas…
Slim BAGGA
Source Chakchouka Tunisienne blog de Bakchich.info

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